Mis à jour le 28 mars 2024

Inclusion numérique

La surconsommation numérique, partie 1/2: son impact social

Les nouvelles technologies et notamment le numérique sont un levier d’innovation et de progrès pour notre société. Cependant, par son utilisation excessive, le numérique crée également des impacts négatifs sur la population actuelle et les générations à venir.

Les nouvelles technologies et notamment le numérique sont un levier d’innovation et de progrès pour notre société (porteur de nouveautés techniques, créations de nouveaux métiers, progrès positif et considérable sur notre société, liberté d’expression). Cependant, par son utilisation excessive, le numérique crée des impacts considérables sur la population (impact social désastreux, impact sur la sécurité, addiction, isolement, création d’un déséquilibre dans la population, Liberté de façade, car accessible que par une minorité). Mais qu’est-ce que la surconsommation numérique, qui est touché par ce phénomène et quels en sont les impacts sur notre société ? 

 

 

1. La surconsommation numérique, qu’est-ce que c’est ? 

 

“Les technologies peuvent contribuer à promouvoir la justice et la paix dans le monde. Les   progrès du numérique peuvent favoriser et accélérer la réalisation de chacun des 17 Objectifs  de développement durable, qu’il s’agisse de mettre fin à l’extrême pauvreté, de réduire la mortalité maternelle et infantile, de promouvoir l’agriculture durable et le travail décent ou encore de parvenir à l’alphabétisation universelle. Toutefois, les technologies peuvent aussi menacer le droit à la vie privée, compromettre la sécurité et creuser les inégalités.“  

 

 Source : ONU 

 

 

a. Définition “la surconsommation numérique” :  

 

La surconsommation numérique désigne une tendance sociétale où la consommation des biens et des services excède largement les besoins réels de la population. Elle s’inscrit dans un modèle de croissance continue où la valeur est souvent mesurée par la quantité et la nouveauté des produits acquis. Plus spécifiquement, la surconsommation numérique se réfère à l’utilisation excessive d’équipements électroniques, de services en ligne et d’applications, entraînant des dégâts sociétaux, ainsi qu’une empreinte environnementale significative.  

Source : The Shift Project 

 

b. Qui est touché par les dangers du numérique :  

 

Les jeunes : La nouvelle génération, souvent très familière avec les outils technologiques, les jeux vidéo et les réseaux sociaux, est particulièrement exposée à l’hyperconnectivité. Leur utilisation intensive des dispositifs numériques peut entraîner des conséquences néfastes sur leur bien-être mental, telles que la dépendance aux écrans, la diminution de l’attention et des problèmes de sommeil. 

 

Les professionnels : Les travailleurs des secteurs fortement numérisés passent généralement de longues heures devant des écrans. Cette exposition prolongée peut entraîner des problèmes de santé physique, tels que la sédentarité, la fatigue visuelle et même des troubles musculosquelettiques. De plus, la frontière entre vie professionnelle et vie privée peut devenir floue, ce qui compromet le droit à la déconnexion, un aspect important du bien-être des employés. 

 

Les personnes âgées : Souvent moins familières avec les technologies numériques, les personnes âgées peuvent se sentir isolées du monde numérique. Cela peut avoir des conséquences sociales et émotionnelles, car elles peuvent se retrouver exclues des interactions en ligne avec leur famille et amis, ainsi que de l’accès à des informations importantes telles que les actualités et les services en ligne. 

 

La surconsommation numérique touche un large spectre d’individus indépendamment de leurs âges, profession, ethnie ou mode de vie, cependant, certains groupes sont plus susceptibles de présenter des risques liés à une utilisation excessive des technologies.  

 

2. L’impact social 

 

La promesse d’un monde numérique au service de TOUS les humains contraste avec les faits réels. Le numérique crée une crise sociale sur la population, en provoquant une pénurie des emplois dans les secteurs de l’industrie mais aussi en modifiant la santé physique, psychologique et morale de certains travailleurs. 

 

a. Le constat 

Les nouvelles technologies ont un impact considérable sur les conditions sociales des travailleurs dans les pays du Sud. Typiquement, lors de la fabrication de nos outils numérique, des travailleurs provenant d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud travaillent dans des conditions désastreuses, pour un salaire moindre et des horaires de travail exagérées. 

  1. Un travail sous-payé et des horaires surchargés :  Les travailleurs du numérique dans les pays en développement sont souvent exploités, avec des salaires bas et des horaires de travail excessifs (de l’ordre de 10 h/jour week-ends inclus pour 300 €/mois).     Source : Invisibles : les travailleurs du clic. Épisodes 1 à 4. 

     

  2. Produits dangereux voire mortel pour l’homme : Certains travailleurs manipulent des produits dangereux voire mortels pour l’être humain, exposant leur santé et leur vie à des risques graves. À titre d’exemple, l’exploitation des populations locales soumises à la manipulation et l’ingestion de gaz et substances toxiques tel que, le mercure et le cyanure pour le traitement de l’or.     Source : SYSTEXT –rapport d’étude Cyanuration dans l'industrie minière  

     

  3. L'intelligence humaine derrière l’intelligence artificielle : Les “clickworkers” ou travailleurs du clic sont des individus qui travaillent chez eux, derrière leur ordinateur, à des horaires qui sont dictés par les clients, pour des tâches simples et répétitives, sans aucun statut et pour une rémunération très basse.  

“Ces travailleurs précaires réalisent un travail nécessaire de production, d’annotation et de tri des données qui constituent le carburant de l’intelligence artificielle. Ces personnes sont recrutées via des plateformes numériques accessibles à n’importe quelle entreprise, sur lesquelles sont publiées des micro-tâches réalisables en quelques minutes, voire moins. Il peut s’agir de regarder une photo et de dire ce qu’elle représente, de traduire quelques mots ou d’écouter un fragment de conversation et d’identifier la langue ou le sujet. Cela permet de produire des exemples qui alimentent « l’apprentissage automatique », le procédé sur lequel est basée l’IA. D’autres micro-tâches servent à vérifier la pertinence des résultats des moteurs de recherche ou celle des réponses des assistants vocaux.”

 

D'après Antonio A. Casili, Enseignant-chercheur au département SES de Télécom ParisTech et membre de l’Institut Interdisciplinaire de l’Innovation (i3, CNRS).

 

Source : national Geographic

 

Le numérique reste néanmoins une véritable innovation dans notre quotidien, pour s’informer, échanger, etc. Cependant, par son utilisation excessive il se révèle être également un ennemi pour l’homme créant addiction, besoin artificiel ou encore violant des droits de la vie privée. 

 

  1. Création artificielle des besoins : le marketing alimente la culture de la consommation en créant artificiellement des besoins chez les consommateurs. Provoquant des écarts dans notre société, parmi ceux pouvant se procurer ses appareils technologiques et ceux ne pouvant pas. Un déséquilibre se crée, ces personnes exclues du numérique se retrouvent alors en situation d’illectronisme

     

  2. Nouvelles addictions “FOMO” :  Le FOMO (Fear of Missing Out) est le besoin irrépressible de rester connecté en permanence aux réseaux sociaux, de suivre les dernières informations en ligne et d'être constamment disponible. Cette angoisse d’être coupé du monde, rend l’utilisateur dépendant de son smartphone entrainant parfois des conséquences mortelles.  Par exemple, aux Etats–Unis, l’utilisation du téléphone au volant est devenue la principale cause d’accidents mortels sur la route, dépassant même la consommation d’alcools. 

     

  3. Violations de la vie privée : Des affaires telles que celle de “Snowden” ont révélés comment les outils du numérique peuvent être utilisés pour espionner et violer la vie privée des individus, souvent sans leur consentement. 

     

  4. Risques de l'Intelligence Artificielle : Les technologies d'IA peuvent faciliter la propagation de la désinformation, notamment à travers les fakes news (informations fausses/biaisées) et les deep fakes (images, vidéos ou audios réalisés ou modifiés grâce à l'intelligence artificielle). Cette situation mine la confiance dans les informations en ligne et ouvre la porte à la manipulation des opinions publiques. Par la perte de l’identité et du discernement, l’utilisation abusive de l’IA peut entrainer une confusion entre le vrai du faux, favorisant également le harcèlement en ligne et la diffusion de contenus préjudiciables. 

     

b. Limiter les impacts néfastes sur la société  

Afin de limiter les impacts néfastes de la surconsommation numérique, nous devons mettre en place des actions quotidiennes replaçant l'humain au centre de nos préoccupations. Malgré la promesse d'un monde numérique au service de tous les individus, la réalité est bien différente. C’est pourquoi nous devons agir rapidement. 

  1. Limiter son utilisation du numérique : Encourager une utilisation responsable et modérée des technologies numériques à tous les niveaux de la société. Cela implique de définir des limites de temps d’écrans pour les jeunes comme pour adultes, ainsi que de promouvoir des moments de déconnexion totale pour favoriser le bien-être mental ; 

     

  2. Remettre l’humain au cœur de nos décisions et de notre société : Adopter une approche centrée sur l’humain dans le développement et l’adoption des technologies. Les innovations technologiques doivent être conçues pour répondre aux besoins réels des individus et améliorer leur qualité de vie, plutôt que de les remplacer ou les isoler. 

     

  3. Innovations technologiques, d’outils pour l’homme à compagnon de vie : Il est essentiel de reconnaître que les technologies doivent être des outils au service de l’homme, et non pas des substituts à l’interaction humaine ou à la connexion avec notre environnement. Promouvoir une approche équilibrée de l’utilisation des technologies peut aider à prévenir le néo-animisme moderne (croire que les technologies tels que les robots ou les ordinateurs, possède une forme de vie ou d'esprit) et le trouble du déficit de nature (situation de malaise pour un individu dû au peu de temps passé en extérieur, dans la nature)

     

  4. Mettre en place des solutions d’aide sur le long terme : 

    •Timer d'écran : Utiliser des applications ou des fonctionnalités intégrées aux appareils pour définir des limites de temps d'écran et encourager une utilisation consciente du numérique. 

    Contrôle parental : Équiper les sites web ou outils (ordinateur, téléphone, tablette, etc.) de technologie de contrôle parental pour surveiller et restreindre l'accès des enfants à certains contenus en ligne inappropriés ou excessifs. 

•Solutions de surcouche logicielle : LISIO-WebEngagé offre une assistance personnalisée aux personnes exclues du numérique en raison d'un handicap visuel, cognitif, moteur ou d'une inexpérience avec les outils numériques. Par le biais de plus de 100 adaptations possibles, LISIO vise à être un soutien pour rendre l'autonomie à tous les utilisateurs du numérique, favorisant ainsi une inclusion numérique et une utilisation plus responsable des technologies. 

En mettant en œuvre ces mesures, il est possible de réduire les impacts néfastes de la surconsommation numérique et de favoriser une utilisation plus équilibrée et bénéfique des technologies dans la société. 

 

         Pour conclure, le numérique est un socle d’une nouvelle décennie qui vise à toujours s’améliorer par le développement d’outils ingénieux ou l’amélioration de nos objets existants, le progrès dans notre société est étroitement lié aux innovations digitales. Cependant, il est également facteurs d’inégalités sociales dans le monde. Il est primordial d’agir rapidement pour faire du numérique un facteur d’innovation et de liberté pour les Hommes. 

 
Mais qu’en est–il de l’impact du numérique sur notre environnement et sur notre planète ? 
Découvrez les enjeux planétaires de la surconsommation numérique : Les dangers de la surconsommation numérique sur notre environnement.

 

Sources :  
1. gretsi_social.pdf (imag.fr) 

2. https://www.un.org/

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