Mis à jour le 28 mars 2024

Sobriété numérique

La surconsommation numérique, partie 2/2: son impact environnemental

La révolution numérique a transformé notre manière de vivre, de travailler et de communiquer, mais derrière cette façade de progrès se cachent des conséquences environnementales déplorables.

Dans une ère où la numérisation croissante imprègne chaque aspect de nos vies, la surconsommation numérique émerge comme un défi majeur, non seulement pour notre bien-être individuel, mais aussi pour la santé de notre planète. Alors que les technologies numériques promettent des avantages incontestables, tels que l'accès à l'information et la facilitation des tâches quotidiennes, leur utilisation excessive engendre une empreinte environnementale significative. Découvrons ensemble les profondeurs de la surconsommation numérique, examinant ses impacts écologiques dévastateurs et les moyens par lesquels nous pouvons réduire notre empreinte digitale pour un avenir plus durable.

 

1. La surconsommation numérique, son impact sur la population 

 

La surconsommation numérique est un phénomène où l'utilisation excessive des technologies dépasse les besoins réels de la population. Elle est devenue une préoccupation majeure de notre génération.  

Cette hyperconnectivité entraîne des conséquences néfastes sur la santé mentale et physique, ainsi que sur la vie privée des individus dans notre société. De plus, les conditions de travail des travailleurs du numérique (fabrication, travailleurs du clic, etc.) dans les pays en développement soulèvent des questions éthiques majeures.  

Malgré les nombreux avantages du numérique, son utilisation excessive crée des déséquilibres sociaux et des dépendances nocives, telles que le trouble “FOMO” et les violations de la vie privée.  

Découvrez les impacts de surconsommation numérique sur notre population : Les dangers de la surconsommation numérique, partie 1 : son impact social.

Il est primordial de rappeler, l’impact néfaste du digital sur la population mais également sur notre environnement, faune et flore.

 

2. L’impact environnemental 

 

Les équipements numériques, auparavant perçus comme des outils durables, sont désormais devenus des biens consommables. Autrefois, un appareil numérique était considéré comme un investissement à long terme, réparable et conservé pendant des années. Cependant, avec l'évolution rapide de la technologie, cette perception a changé. Aujourd'hui, les consommateurs sont incités à remplacer leurs appareils dès qu'une panne survient ou dès qu'un modèle plus récent et plus performant est commercialisé. Cette culture de l'obsolescence rapide a transformé notre relation avec la technologie, entraînant une surconsommation numérique et des conséquences environnementales importantes. 

 

a. Le constat

Dans l'ère numérique moderne, nos vies sont devenues étroitement liées aux nouvelles technologies. Cependant, derrière cette connectivité apparente se cache un coût écologique considérable, souvent négligé.

 

  • - Impact lors de la création : 
    • • Le sac à dos écologique de nos appareils : Les appareils électroniques que nous utilisons quotidiennement sont le fruit d'une extraction massive de ressources naturelles principalement effectuées dans des mines en Asie, Afrique et Amérique du Sud. C’est l’ensemble des ressources naturelles qui sont nécessaires à la fabrication de nos appareils. Pour la fabrication d'un ordinateur portable de 2 kilogrammes nécessite environ 200 kilogrammes d'énergies fossiles et 600 kilogrammes de minéraux, avec des milliers de litres d'eau utilisés dans les procédés industriels. C'est ce que l'on appelle le "sac à dos écologique". 

 

    • • Consommation excessive d’eau : L'extraction des minerais nécessaires à la fabrication des appareils électroniques demande une quantité massive d'eau. Par exemple, l'extraction d'une tonne de terres rares requiert au minimum 200 mètres cubes d'eau, tandis qu'une tonne de lithium nécessite jusqu'à 2 millions de mètres cubes d'eau. Cette surconsommation d'eau aggrave les pressions déjà existantes sur les ressources hydriques mondiales. Source : Le parcours du lithium  - depuis l’extraction jusqu’à la batterie de Lucas I. , Gajan A. (2021) 

 

  • - Invisible mais impactant : Malgré son caractère immatériel, le numérique contribue également aux émissions de CO2 dans le monde. Si rien n'est fait, en 2025 l'impact carbone du web sera équivalent à celui du trafic automobile mondial. 

 

  • - Pollution environnementale : Les nouvelles infrastructures nécessaires à la connectivité numérique entraînent souvent la dégradation des habitats naturels, menaçant la biodiversité et exerçant une pression écologique globale. Les activités minières, en particulier, sont responsables de la destruction d'espaces naturels, entraînant des déversements massifs de résidus toxiques et l'effondrement des écosystèmes locaux. 

 

  • - Phénomène d’obsolescence : La durée de vie moyenne d'un smartphone en France est de seulement 2,5 ans, bien en dessous de sa durée de vie technique potentielle. Source : ARCEP. Cette obsolescence est due à des facteurs techniques, comme la fragilité des matériaux, mais aussi à des facteurs psychologiques, tels que les campagnes marketing incitant à la mise à jour régulière des appareils pour rester "à la mode" ou aux offres commerciales alléchantes (Black Friday, Soldes, etc.). 

 

  • - L’effet de Rebond, une fausse bonne idée : L’effet rebond ou aussi appelé “ paradoxe de Jevons” désigne un phénomène observé lorsque les économies d'énergie attendues avec l'utilisation d'une ressource ou technologie plus efficace énergétiquement ne sont pas obtenues, voire aboutissent à des surconsommations, à cause d'une adaptation des comportements.  

    Exemple : Avec l'avènement des technologies de visioconférence, de plus en plus de réunions d'affaires et d'événements sont organisés de manière virtuelle. L'objectif est de réduire les émissions de CO2 associées aux déplacements professionnels. Cependant, cette virtualisation peut également conduire à un effet rebond.  Cela peut conduire à une multiplication des événements virtuels, ce qui, bien que bénéfique en termes de réduction des déplacements individuels, peut entraîner une sensation d’isolement chez certains individus, mais aussi une augmentation globale de la consommation énergétique liée aux infrastructures numériques nécessaires à la tenue de ces réunions en ligne. Ainsi, l'efficacité accrue des visioconférences peut être contrebalancée par une augmentation de leur nombre, aboutissant à un effet rebond dans la réduction des émissions de CO2. 

 

 

  • - Une fin de vie dans le placard : À la suite d'un changement, une grande quantité d'appareils électroniques est stockée dans les tiroirs des ménages, souvent inutilisée. C'est environ 100 millions de smartphones qui sont conservés en France, dont la plupart pourraient être réutilisés ou recyclés pour récupérer les matériaux rares qu'ils contiennent. 

 

b. Limiter les impacts néfastes sur notre environnement 

Pour réduire les impacts néfastes de la surconsommation numérique sur l'environnement, il est impératif de prioriser des actions quotidiennes plaçant la préservation de notre écosystème au cœur de nos préoccupations. Il est urgent d’agir ! 

 

  • - Mettre en place au quotidien des bonnes pratiques : 

Il est essentiel d'adopter des habitudes quotidiennes qui réduisent notre empreinte environnementale liée à l'utilisation du numérique. Cela peut inclure des actions telles que : 

  1. Penser à éteindre nos appareils plutôt que de les mettre en veille ; 
  2. Débrancher les chargeurs une fois l’appareil chargés ; 
  3. Limiter les pièces jointes lourdes lors de l’envoi de mails ; 
  4. Favoriser l’utilisation de l’historique ou de vos favoris enfin de limiter le nombre requêtes web ; 
  5. Bloquer la lecture automatique sur les vidéos, etc. 

Téléchargez nos posters pour découvrir de nombreuses autres bonnes pratiques numériques responsables : 
https://lisio.fr/upload/zip/LISIO_ecogestes.zip 
https://lisio.fr/upload/zip/LISIO_bonnes-pratiques-NR.zip  

 

  • - Questionner ses besoins (la méthode des 3U et celle des 5R) : Il est primordial de remettre en question nos besoins réels en matière de technologie et de consommation numérique.  
    • • Pour cela, nous pouvons utiliser le concept des "3U" : Utile, Utilisable, Utilisé, En amont d’un nouvel achat d’appareil ou d’une souscription à un service en ligne, nous devons nous demander si cet achat est réellement nécessaire. Comment pouvons-nous optimiser l'utilisation des ressources que nous avons déjà à l’heure actuelle, ou trouver une alternative qui réduit notre impact environnemental. 

       

    • • De plus, la méthode des "5R" - Refuser, Réduire, Réparer, Réutiliser, Recycler, - peut s'appliquer dans notre quotidien comme dans un contexte numérique. Par exemple, plutôt que de jeter un appareil électronique cassé, nous pourrions chercher à le réparer ou à le faire réparer pour prolonger sa durée de vie. Si ce n'est pas possible, nous pouvons nous assurer de le recycler de manière responsable en respectant les normes de gestion de tri des DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques). 

 

  • - Faire attention au cycle de vie des outils utilisés (de sa fabrication jusqu’au recyclage) : Il est important de prendre en compte l'ensemble du cycle de vie des outils numériques que nous utilisons, de leur fabrication à leur fin de vie. Cela signifie choisir des appareils fabriqués de manière éthique et respectueuse de l'environnement, en privilégiant les marques engagées dans la réduction de leur empreinte carbone et l'utilisation de matériaux durables et recyclables, comme, les smartphones “Fairphone”. Par ailleurs, en tant que consommateurs, il est essentiel de prendre en compte l'indice de réparabilité des appareils que nous achetons. Depuis le 1er janvier 2021 en France, ces produits doivent afficher un indice de réparabilité de 1 à 10, enfin de faciliter le choix de produits plus durables et réparables pour les consommateurs.

 

  • - La solution LISIO-WebEngagé agit à son échelle en proposant aux propriétaires de site web de limiter l’impact de leurs internautes lors de leur navigation, grâce à son “mode écologique” l’outil LISIO allège fortement la structure et le poids des pages web afin de réduire la consommation électrique des appareils du réseau internet qui transporte les données vers l’utilisateur, tout en conservant l’intégralité des informations (textes, photos, vidéos, …). Suivant la qualité initiale d’écoconception des sites web concernés, la réduction du poids des données et de son impact carbone, peut atteindre 95%. 

Découvrir la solution LISIO-WebEngagé : La solution d’Inclusion Numérique LISIO-WebEngagé 

 

 

           En conclusion, le numérique représente un pilier central de notre ère actuelle, promettant continuellement des avancées technologiques et des améliorations de nos outils existants. Cependant, il est crucial de reconnaître que le numérique est également associé à dérèglement écologique et à une dégradation environnementale. C’est pourquoi, il est impératif d'agir rapidement pour faire du numérique un levier d'innovation, non seulement pour l'homme, mais aussi pour notre planète. En adoptant des pratiques durables au quotidien et en favorisant des initiatives respectueuses de l'environnement, nous pouvons assurer un avenir plus vertueux dans les années à venir. 

 

Sources :  
1. gretsi_social.pdf (imag.fr) 

2. Surconsommation ou comment faire du numérique notre ennemi – Nuageo, l'Atelier du Numérique Responsable 

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